Anachronies
Intervention textuelle pour la revue online Mouvements, mai 2009
NOTE DE LECTURE à propos de :
Fredric Jameson, Archéologies du futur : Penser avec la science-fiction, (traduit par Nicolas Vieillescazes), Max Milo, 2008
Dans le cadre d’un projet littéraire sur l’utopie, Émilie Notéris propose une lecture subjective d’Archéologies du futur : Penser avec la science-fiction.
Extrait :
Dans son dernier ouvrage publié en français, second volet d’une œuvre placée sous le signe d’une archéologie du futur, Fredric Jameson passe au crible la littérature de K. Dick, Aldiss, Le Guin, McIntyre, Robinson, Gibson… L’intérêt de Fredric Jameson pour la littérature de science-fiction (catégorie : utopie) puise sa source dans la théorie marxienne. Selon Marx, toute action n’est que « le résultat d’un développement historique antérieur », seule une poésie du futur qui dérogerait aux formes dérivées de notre atavisme répressif contribuerait à engendrer l’irruption de « l’événement le plus révolutionnaire ». Cette préparation du futur, cette expérimentation de nouvelles formes de relations sociales émancipatrices resterait vaine si le futur n’impliquait pas une société sans classes, bâtie sur les ruines de la société de classes. Cela consistant à bâtir une nouvelle société si et seulement si l’on a su faire table rase du passé. Ainsi La science-fiction utopique prend elle comme prétexte un événement catastrophique (explosion atomique, réchauffement planétaire, épidémie, glaciation, inondation…), c’est-à-dire celui d’un événement à la fois historique et sans précédent, pour poser les bases d’une communauté nouvelle proprement révolutionnaire, une véritable mise en application des injonctions de Marx à tirer sa poésie de l’avenir, sans tenir compte des évènements antérieurs.
(lire intégralement ici : jameson_mouvements)