HERSTORICAL SCROLL

Texte écrit pour la performance « womaniste » proposée par l’artiste Sarah Trouche, avec la complicité chorégraphique de Wynn Holmes, qui revisite l’histoire de l’art en proposant un défilé, « SCROLL », d’actions artistiques réalisées par des femmes de 1913 à nos jours.

photos de l’évènement, lecture du texte Herstorical Scroll, à l’occasion de : « Corps et Artivisme, Comment écrire collectivement un manifeste engagé et radical ? », Beaux-Arts de Paris, amphithéâtre d’honneur, le dimanche 13 mai 2018, mis en scène par Sarah Trouche, modération Vanessa Morisset.

Cette performance s’est tenue dans l’amphithéâtre d’honneur des Beaux-Arts de Paris, considéré comme le « cœur historique » de l’école. A l’origine, il était destiné à la remise annuelle des prix aux lauréats du Grand Prix de Rome. À partir de 1864, s’y tiennent les leçons théoriques des enseignant•e•s. Sur ses murs courbes, une immense fresque murale (qui a été rafraîchie) signée Paul Delaroche, « La Renommée distribuant des couronnes (1841) ».

Au total 75 personnages grandeur nature. Ils, et accessoirement Elles, représentent l’histoire académique de la Grèce antique au XIXe siècle.

Albert Lenoire en donna une description dans « Paris dans sa splendeur sous Napoléon III » : « les plus célèbres artistes de tous les âges y sont figurés d’après les portraits les plus authentiques et dans les costumes des diverses nations auxquelles ils appartinrent ; généralement assis sur des bancs ou exèdres surmontés d’une architecture simple et noble, ils forment un aréopage qui semble assister à la distribution des couronnes réservées aux jeunes lauréats de l’École. Au centre Phidias, Ictinus et Apelle président cette réunion d’hommes illustres : à leurs pieds, quatre figures debout, appuyées sur les balustrades, représentent allégoriquement l’Art grec, l’Art romain, puis ceux du Moyen Âge et de la Renaissance ; plus bas le génie des Arts prend les couronnes et les jette dans l’amphithéâtre aux heureux vainqueurs… »

VERTICAL STRIKE

Vertical Strike. Je ne peux pas rester silencieuse

17 Mai 2018

Le Générateur, Gentilly

« Strike » en anglais signifie alternativement et par ordre de fréquence : grève, frappe, coup, attaque, découverte, battement ou affichage.

La performance « womaniste » proposée par l’artiste Sarah Trouche, avec la complicité chorégraphique de Wynn Holmes, et textuelle de l’auteure Émilie Notéris, revisite l’histoire de l’art en proposant un défilé, « SCROLL », d’actions artistiques réalisées par des femmes de 1913 à nos jours.
Le « womanisme » est un terme inventé par l’écrivaine et militante du Black Feminism Alice Walker, pour souligner la contribution de toutes les femmes à la société, ne se réduisant pas à l’unique apport des femmes blanches de la première vague : « Une womaniste est à une féministe ce que le violet est au lavande. »
La couleur violette est celle qui, retenue pour sa teinte, s’exprime ici dans le corps du texte, manifesté sous forme de banderoles.

Sarah Trouche met en scène des danseuses de pole dance (Emma Lacambra, Malva Van Dark, Pricilla Roussel, Maria Clark et Zoe Duchesne) dont la chorégraphie lascive identique à celle du travail du genre et du genre au travail mute en manifestation, en mouvement, en performance. Le déroulé textuel historique répond au déroulé des mouvements, aux battements (strikes) de jambes répétés, au soulèvement des corps.

(©Émilie Notéris, 2018)

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