Wittig


Les Pérégrines

octobre 2022
187 pages
ISBN: 979-10-252-0573-0

Figure majeure du féminisme des années 1970, icône de l’écriture et de la pensée lesbiennes, Monique Wittig reste une énigme. Tenant à la fois de l’enquête, du récit et de l’étude, ce « brouillon pour une biographie » cherche à percer son mystère et à écrire sa « vie éternelle » – sa vie vécue et celle qu’elle continue d’avoir après sa mort. Nous n’en avons pas fini avec Wittig, cela ne fait que (re)commencer.

Presse & articles :

« Émilie Notéris’s recent biography of Wittig offers a new portrait: making a case for her in three-dimensions, and shifting the emphasis from Wittig’s theory —for which she remains best known— to her material practice as a lesbian writer living in midtwentieth-century France and, later, the United States. The result, a concise, readable book, is far from comprehensive. Yet Notéris’s intention is not to fill in all the gaps of Wittig’s life, nor to demonstrate everything she knows about the thinker, but rather to recount, as an admirer, what she learnt during a year spent in the author’s archives at the Beinecke Library at Yale, through meeting her former comrades, lovers and acquaintances. Her book is an exhuberant sketch of a lifetime’s worth of grappling with Wittig’s experimental, disruptive and sometimes elusive oeuvre. in a reflection of Wittig’s own writing process, which she described as a never-ending « literary workshop », Notéris reveals the seams, limitations and losse ends of writing biography,as well as the joyful new connections it fosters. […] It feels fitting that Notéris’s purposefully errant biography does not try to tidy the diverse —and sometimes contradictory— strands of the writer’s life and personality. Showing her to be a more kaleidoscopic figure than the public perception of a stony lesbian separatist looking down from an ivory tower, is, itself, an exercice in going against the encroachments of the dominant « straight mind » that wants to see everything in inflexible black-or-white hues. Instead, Notéris’s Wittig has a penchant for vacations on exotic islands, gets nicknamed « Théo » by her life partner Sande Zeig, and takes a group of travelling academics out to local Arizona diners for breakfast grits. »

Alice Blackhurst, « Not getting sexualt straight, Monique Wittig’s manifesto of materialist feminism », The Times Literary Supplement, July 2023

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« La más que icónica Monique, entonces, es tema de esta biografía de reciente salida en Francia, que firma Émilie Notéris, quien leyó minuciosamente los trabajos de MW, además de entrevistar a familiares y amigos, proponiendo una recorrida que entrelaza obra y vida de quien naciera en Dannemarie, Francia, en 1935, y muriera en Tucson, Estados Unidos, en 2003. Su niñez, la llegada a París para estudiar en la Sorbona, su sensacional entrada al panorama literario de la mano de Les Éditions de Minuit (casa editorial ligada al Nouveau Roman, corriente que interesa a MW por cuestionar las formas tradicionales de escritura), los años de militancia, la huida a Norteamérica: todo lo cuenta Notéris en este volumen salpicado de datos entretenidos; por ejemplo, lo bien que se le daba la defensa personal, poco menos que una karateka de cinturón negro nuestra Monique. »

Guadalupe Treibel, « Se viene el año de Monique Wittig », Pagina 12, novembre 2022

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« Tout au long de sa trajectoire de recherche Émilie Notéris nous montre différentes perceptions de Monique Wittig. Des moments de vie, des ressentis, qu’aucun-e biographe aurait choisi de conserver. Par son geste d’écriture, elle a réussi non seulement à réparer l’écart qui sépare la réception de son œuvre littéraire de celle de ses écrits théoriques, mais aussi à la rendre plus humaine, plus incarnée. A travers une pluralité de voix et de récits combinés, on entend parler de l’écrivain mais aussi de l’amie, de l’amante, de la camarade de lutte. Même si ce n’était pas ce que j’étais venue chercher, par le geste d’écriture d’Émilie Notéris, j’ai eu l’impression de rencontrer Monique Wittig. Suis-je réconciliée avec Monique Wittig et les travaux en cours à son sujet ? Presque. Disons que cette lecture a fait office de réparation pour moi, et c’est ce que j’espérais. J’espérais lire une personne blanche capable de parler de Monique Wittig dans sa globalité, sans se cacher derrière des normes pour échapper à la difficulté d’adresser certains aspects d’un écrivain érigé en référence incontournable. »

Sarah Ghelam, « Rencontrer Emilie / Rencontrer Wittig », Hypothèses, novembre 2022

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« IL FALLAIT REDONNER VIE ET CORPS À MONIQUE WITTIG. Ne pas la laisser devenir une pure pensée audacieuse mais désincarnée. Tel est l’exercice dans lequel s’est lancée Émilie Notéris, une « travailleuse du texte » qui a déjà plusieurs titres féministes à son actif. L’ouvrage, pour lequel elle a lu abondamment et interrogé quelques proches, se veut un modeste « brouillon pour une biographie », comme Wittig avait cosigné avec sa compagne Sande Zeig un Brouillon pour un dictionnaire des amantes (Grasset, 1976). Sans constituer une somme définitive, le livre réussit à présenter l’œuvre de Monique Wittig de façon synthétique, tout en l’insérant dans un parcours personnel complexe. »

Denis Cosnard, « Pertinence de Monique Wittig », Le Monde des Livres, novembre 2022

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 » Émilie Notéris décrit les stratégies déployées pour retrouver Wittig dans les mémoires vives autant que dans les archives, pour retracer son parcours transatlantique (entre la France, les îles et les États-Unis) et cartographier son écriture hybride (entre théorie et fiction). Elle affirme son recours à la fabulation critique, méthodologie théorisée par la chercheuse Afro-américaine Saidiya Hartman pour faire sens des silences, des absences et des manquements archivistiques. « Il faut amazoner les archives et les fabuler, » écrit Émilie Notéris, « c’est-à-dire les traiter avec respect mais sans les sacraliser, savoir couper, extraire et manipuler pour se fabriquer des armes nouvelles avec les anciennes. » »

Adèle Cassigneul, « Wittig par Émilie Notéris », Jeanne, octobre 2022

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« En 2021, sur France Culture, Sam Bourcier déclarait: «Je fais partie des gens qui pensent qu’il faut écrire une biographie de Wittig.» En est-ce une ? Pour décrire le projet, Notéris parle d’une «enquête littéraire», «forcément arbitraire, parcellaire et partisane». À l’heure d’un regain d’intérêt constaté (rééditions, événements…), Wittig ne fera pas somme et n’entend pas l’être. C’est un livre bref, édifice culturel et politique amoureux sans être aveugle, qui se balade entre la France et les États-Unis (où Wittig s’exila en 1976). L’enjeu n’est pas l’exhaustivité. L’œuvre prime, mais la vie trouve sa place. […] L’ouverture, particulièrement réussie, tient du théâtre : l’écrivaine «qui s’appelle Emilie Notéris» retranscrit un entretien de Wittig avec Pierre Dumayet puisé dans les archives de l’INA. Nous sommes en 1964, l’année de la sortie de l’Opoponax chez Minuit. Pas plus que dans le roman Notéris ne revient à la ligne. Elle capte en observatrice hésitations et mouvements de la pensée. Aborder Wittig, tenter de la cerner, est aussi une question de forme. Plutôt que de finir par la mort, Wittig opte pour des entretiens avec une nouvelle génération d’autrices. »

Thomas Stélandre, « Émilie Notéris en quête de Wittig », Libération, 27 octobre 2022

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« Émilie Notéris définit Wittig, le livre qu’elle lui consacre, comme un « brouillon pour une biographie » : dans cette enquête avec coutures apparentes, la voix de l’autrice, des proches de Wittig et de Wittig elle-même apparaissent afin d’esquisser un objet qui lui rend pleinement hommage et montre tout ensemble à quoi sa personne et son écriture ressemblaient. »

Eugénie Bourlet, « Retour en grâce », Lire, 27 octobre 2022

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« Monique Wittig, militante hors norme », Le Point, mars 2023